vendredi 13 juillet 2001 à 19 heures 57.
Sa mère comment y pleut !
Mais t’as vu c’est de la balle : Ils ne viendront pas nous faire chier avec leurs jeux olympiques en 2008. (on venait d’apprendre par la radio que c’était Pékin, et non Paris, qui avait été choisie pour le prochains J.O. d’été).
Ce matin à quatre heures j'ai essayé de téléphoner à la radio. J'avais préparé un p'tit topo pour le répondeur : “J'm'appelle Fêt.Nat., c'est fini la guerre ?” Mais je suis tombée sur “pas libre”.
J'aime bien aller à la cabine téléphonique genre quatre heures du matin (ma ligne est coupée, ça fait quelques payes que je ne peux plus payer). Je longe le parc, dans les arbres des harpes éoliennes font tubulitt... tibulutt (comme dans Robin des Bois de Kéwin Coster), avec mon chien Ouest qui fait ffnooff ffnooff pour rythmer notre allure et faire peur aux méchants avec sa tête de chien.
Une autre fois j'étais Esméralda, je pensais qu'Alexandre s'ennuyait devant sa console et serait content d'avoir un client. “Est-ce que tu en as pour longtemps ?” (qu'y me dit comme ça). Spécial comme accueil, j'étais vexée. Mais, bon, pas grave...
Mais cette nuit-ci je l'ai passée le nez contre mon fisher-price et j'essayais d'entendre si tu respirais. C'est pas de la folie ça ? Merci pour 2 (deux) orgasmes (je me masturbe en écoutant la radio, pour ne pas perdre de temps. Les nuits sont si courtes au mois de juillet).
Ceci dit, tu ne peux pas tout bonnement arrêter de respirer pour m'envoyer penser à autre chose. En fait le problème est le suivant : j'ai déjà une dépendance au café et une dépendance au tabac ; et, tout bien considéré (confer “the Nutty Professor” avec Jerry Lewis) j'ai peur de contracter une mortelle dépendance à toi. Tu sais je me dis : j'arrête quand je veux... mais il faut qu'elle y retourne, cette conne (!). I can't afford that by now. Je ne peux pas m’offrir ça en ce moment : je n’ai pas le téléphone, je suis pauvre avec tous les soucis. J'ai même pas l'internet ! Dans dix jours j'aurai quarante-huit, ce qui est ah quand même, et mes garçons... ma fille... c'est du temps complet ; je ne peux pas faire grand'chose d'autre pour attirer ton attention.
On pourrait se rencarder ? Wooo-hey ! Plan zinc, les pieds dans la sciure, alors comme ça vous écrivez des bouquins ? Non, sérieux : on marcherait le long du canal comme des givrés, en criant atmosphère atmosphère ; on traverserait la place de la Bastille en plein milieu, pour voir la pluie dans les faisceaux des phares. On arriverait chez nous dans les Hautes-Alpes, on ferait un bon feu d'enfer pour sécher nos vêtements, et on profiterait de ce qu'on est à poil pour faire un câlin inoubliable. Repus de caresses, on serait les rois du monde. Wouahoo ! Mais, ah, zob ! tu allais oublier ton rendez-vous à la Garenne-Colombe. Tu sautes dans un taxi, je m'enduis le corps des cendres encore tièdes (elle tire bien cette cheminée) à ton sperme mêlées (t'inquiètes, c'est un truc de sorcière pour conjurer les embrouilles). Et comme Dorothée dans Magicien d'Oz je frappe mes talons trois fois l'un contre l'autre pour rentrer chez moi.
<cite>latelierdenadege.over-blog.com</cite>