Première époque :
arc-en-ciel radio
Un arc-en-ciel radio, c’est comme un blanc radio,
mais en couleur.
(dédié à Pascale Huvé Vincent)
C’est au printemps 2001 que j’ai quitté la terre.
Un printemps indécis. Une aventure qui m’a laissée pas mal démolie, moitié toute neuve et moitié toute vide ;
j'étais devenue un puzzle à reconstituer à partir de fragments d’une personne que je connais bien et de fragments d’une étrangère, fascinante, légère, mystérieuse.
Une aventure pourtant décalquée sur un schéma archi-connu, un classique des nouvelles de science-fiction où le héros se retrouve sur sa planète, la Terre par exemple, au terme d’une période de laquelle il a des souvenirs très précis et de longues phases d’amnésie complète.
Il se rappelle avoir été happé par une soucoupe volante, avoir séjourné dans l’espace en compagnie d’êtres étranges, physiquement dissemblables aux terriens, cependant avec de nombreuses caractéristiques communes à eux, et infiniment plus évolués intellectuellement et technologiquement.
Il a la certitude qu’il a été un sujet d’étude pour la confrérie des scientifiques de cette civilisation extra-terrestre.
Il n’a aucune séquelle corporelle, aucune trace observable, et la douleur qu’il endure est exclusivement psychique : il ne sera plus jamais le même et il est prêt à passer le restant de son existence à questionner sa mémoire pour reconstituer les morceaux de sa vie qui lui manquent.
Les heures, les jours, les mois, (combien de temps ?) qu’il a vécu sans en être l’acteur sont maintenant les seuls qui comptent pour lui.