certificat de conformité obtenu le jeudi 10 juillet 2008

 


Le monde entier hallucine devant sa télé, où l’incroyable passe en boucle : quatre avions de ligne sont détournés au décollage de New-York, bourrés de kérosène, par une escouade de terroristes magistralement organisés. L’un s’écrase sur le Pentagone. Un autre, manquant probablement sa cible d’intention, s’écrase à Pittsburgh, Pennsylvanie. Les deux autres se crashent sur chacune des tours jumelles de Trade World Center, incendiant les bureaux et faisant fondre les structures métalliques, réduisant le symbole de la puissance américaine à une montagne de gravats sous laquelle sont ensevelis tous ces pauvres gens, et les équipes de secouristes et de pompiers qui s’étaient portées à leur secours. On a tous cru que la troisième guerre mondiale allait éclater.

J’avais tenu bon le jeûne, avec trêve des dimanches où je prenais pain, beurre et miel, pour ne pas tomber malade et pour honorer le “Jour du Seigneur” (devoir chrétien sacré de témoigner joie et gratitude pour toutes les jolies choses que Dieu a faites pour nous) sous la pancarte “grève de la faim", dans le but d’obtenir que ma fille Andréane soit admise en classe de quatrième dans le collège Emile Verhearen dès le premier jour de la rentrée des classes”.

J’avais prévenu Alain Brillon, un copain qui travaille au journal Libération, pour qu’il fasse passer un entrefilet dans le journal au sujet de ma revendication, et j’avais aussi fait un courrier à Nad, de la Radio Ici et Maintenant, pour qu’elle diffuse l’information et rassemble un groupe de fidèles pour me soutenir.

Car, si tout Saint-Cloud connaissait ma résolution, il n’en fallait pas moins qu’elle fut propagée plus largement, donc “médiatisée”.

 

Or le drame spectaculaire du crash des boeings 747 sur le Word Trade Center allait occuper à plein temps la presse, la radio et la télévision, et pendant plusieurs semaines. Cet évènement ayant été un bouleversement  internationalement commenté, occupant tout l'espace, toutes les conversations, tous les prognostics, avait produit ceci : je restai la personne la plus obscure de la terre, et ma revendication la plus inexistante du monde.

 

 

  <cite>chine-informations.com</cite>

 

Je restais vingt-quatre heures de mieux à jeûner avec les pauvres ensevelis, et le treize septembre je commençais à reprendre de la nourriture pour réparer mes forces.

Fin d’une grève de la faim qui ne m’avait pas fait obtenir d’amélioration pour la situation de ma fille, ni dégrevée de mon attirance critique pour Jean-Paul Bourre, écrivain, animateur de radio expérimentale, grand voyageur en son temps, écorché vif de toujours, que je voulais voir en vrai.

Je me mis au défi de réaliser cette mission : aller jusqu’à la radio et lui présenter en chair et en os cette allumée qui lui envoyait des courriers flambant de passion, à raison de un par semaine, par souci de parité avec ses propres prestations radiophoniques.

http://www.youtube.com/watch?v=jilCdAsnxv4

 

 


 
 
 
 

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