rechute

 (starring Marilyn Monroe)

Le jeudi est le jour dédié à la Sainte-Cène. ...

Traverser le carrefour puis longer le mur de l’usine de ciment Lafargue, on arrive chez Guerrier (Alfa-Roméo où l’on s’était arrêté pour lui serrer la cuiller). C’est là.

J’ai acheté une carte postale et j’ai écrit un mot pour Andréane,  plus le journal de Minnie (c’est nouveau, c’est pour les filles). J’ai marché dans la ville. J’ai bombé comme une bête, je suis entrée dans le « petit bar » près du lycée pour prendre un café.

Ils ont une affiche gé-ante : imagine la Cène, ce moment où le Christ prend le dernier repas avec ses apôtres, mais cette fois c’est la resplendissante Marilyn Monroe qui est au centre, vêtue d’une toge (notoirement plus décolletée que celle de Jésus), les mains tendues en un geste hospitalier, et les deux groupes de six disciples sont, de gauche à droite : Oliver Hardy et Stan Laurel, Cary Grant, Elvis Presley, John Wayne, Charlie Chaplin, Grégory Peck, Robert Mitchum, Humprey Boggart, Gary Cooper, Marlon Brando.

Il y en a un que je n’ai pas reconnu, peut-être Peter Lorre ?

Gros ziboux  

Lakma Famélike "le passage à l'heure d'été'

C’est ça la Saint-Cène, c’est le partage du dernier repas de Christ.

Partageons nos repas !

My sweet Lord I thank you for this food, and for the friends to share with.

Personnellement je préfère manger seule et mâcher longtemps en pensant : qu’est-ce que ça doit être bon !

Je n’ai pas de goût. Ce qui est bizarre car j’ai un odorat normal. En général les gens qui n’ont pas de goût n’ont pas d’odorat non plus. Comme les sourds, par exemple, en général ils sont muets en même temps. Tu suis ?

Le Vendredi est dédié au Coeur Sacré de Jésus.

Je n’ai ni photo ni papier sur le Coeur Sacré de Jésus. Je vais essayer de te faire une description : on voit Jésus avec ses belles boucles blondes, un beau sourire, il lève sa main à hauteur d’épaule, paume tournée vers l’extérieur, et montre deux doigt joints : index et majeur, en signe de paix et de puissance. Il a une toge rouge et à l’endroit de son coeur il y a un coeur irradié (de radius =rayon) couronné d’épines (ça c’est pas sûr) avec une petite flamme au-dessus.

Le vendredi il faut méditer cette symbolique.

Le samedi on prie la Vierge.

Le dimanche est le jour du Seigneur. Toi tu es né un dimanche.

Le lundi on pense aux âmes qui tournent dans les Limbes en attendant le Jugement Dernier, les enfants morts sans baptême. Ma fille Judith, Leslie, Sara-Laure, née le premier août 1984, morte sans baptême dans la nuit du huit au neuf décembre 1984, jour répertorié “Saints Innocents” sur le calendrier.

Le mardi, j’adore le mardi, c’est le jour de nos anges gardiens. J’adore mon ange gardien avec ses glabres mollets de cycliste et ses grandes ailes en plumes blanches

Le mercredi on prie Saint Joseph. C'est Saint Joseph qui protège les enfants et rassemble le famille. Le mercredi j’attend vingt-trois heures en priant Saint-Joseph. Le mercredi je mélange tout, j’attends de t’entendre et je t’adresse les prières qui étaient destinées à Saint-Joseph. Je recommence à t’adorer avec toute la dévotion que je devais réserver aux saints, aux martyrs, à tous ces êtres désincarnés, exclusivement spirituels. Ma prière à Saint Joseph se noue dans mon cœur parce que sur mes lèvres et sur ma langue il n’y a plus de place que pour le bout de tes seins et ma prière c’est que tu aies une autre idée pour te servir de ma bouche. Voilà ce que je lui demande à Saint-Joseph, le mercredi (ah elle est belle la France tiens !)

Je n’avais pas pu t’entendre au Café Philosophal de ce mardi. Toute la journée d’hier, entre deux prières à Saint-Joseph, entre tes seins, entre ton nombril et ta verge (respect envers toi, tu donnes la vie/ tu donnes la mort commence pas à m’embrouiller avec ça. Et ton couteau c’est un opinel number nine ?

C’est mes deux préférées = l’histoire du type qui repeint son plafond et y’a un autre type qui arrive et qui dit : t’aurais pas de l’essence pour mon Zippo, et l’autre c’est celle du mec qui vient avec sa bite et son couteau et qui dit : arrêter de respirer j’ai plus qu’une allumette

j’étais traqueuse comme si c’était moi qu’on avait chargé de tenir la nuit d’antenne (!!). J’avais pris des comprimés pour m’assommer un peu, j’ai ouvert une bouteille de gin, petit suicide à coup de petits verres, des copains sont passés et on a fait tourner de la plume d’ange à la en-veux-tu-en-voilà.

J’étais muraille.

J’étais à oilP sur mon lit et tu as commencé à parler.

Tu existes en vrai quelquefois, même si c’est trop beau. Et c’était trop beau, c’était insensé de pure perfection, je voulais faire le voyage jusqu’au matin, rester avec toi pour toujours, si tu savais comme tu me manques quand tu n’es pas là, et tu n’es jamais là, ton répondeur dit toujours la même chose, enfin j’écoutais la radio ici et maintenant et à la fin d’un ouragan de musique tu as fait une minute de silence, enfin je croyais que c’était une minute de silence, et ça n’a pas reparlé avant cinq heures du matin... Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé. Quand le son a repris tu as dit : rediffusion du 26 janvier, c’était pas mal tu baisais avec une fille qui a des câbles sous la mâchoire. Enfin voilà, cette nuit j’écoute Fabien, là pas de danger qu’il me fasse le coup de la panne, il y a un copain qui raconte que le tiroir caisse était coincé, l’épicier s’est vénère et il a fini par réussir à décoincer le tiroir mais tout les centimes d’euros sont allés rouler sous les gondoles. Le copain se marre tellement en racontant cette scène que moi aussi je trouve ça vraiment chouette. Ça nous change de tes histoires de sarbacane.

  <cite>weblettres.net</cite>